Paillettes,
opérette, castagnettes, amourettes, escopette, galipettes,
épaulettes, rouflaquettes. Je prononce TO RE A DOR et voilà que
déboule une ribambelle de mots en ette ! Autant de vocables que
j’associe à l’une des facettes de l’univers de Carmen, celle
de l’espagnolade kitsch où mantilles et falbalas font de l’œil
aux matamores fanfarons et bravaches. Comme si ne retenant de la
tauromachie que l’aspect rutilant et clinquant le toréador se
révélait un mélange raté de torero
et de matador.
Mon portrait
de Belmonte : grave, fatigué, austère. Il dit profondeur là
où toréador susurre légèreté, il crie engagement, tragédie,
montre la fêlure. Il enserre son mystère dans l’ombre de la peur
de la corne noire, il est créateur de formes, d’émotions, de
poésie aussi… Il torée.
Peut-on
s’approcher des taureaux en peignant ? Certains oui :
Goya, maestro de
l’eau-forte, Manet, diestro
des gris colorés,
Picasso, figura
de l’énergie créatrice…
Peut-on
toréer en peignant ? Peut-être, à la manière de Michel
Leiris qui souhaitait introduire l’ombre d’une corne dans une
œuvre. Mais quelles différences se jouent entre atelier et arènes !
Aucun chevalet ne me renverse, nul pinceau ne pénètre ma chair. Et
pourtant… pourtant hier j’ai été averti par le tableau :
« ne te trompes pas, c’est le moment de conclure sinon… ».
Aujourd’hui
j’ai donné trois bonnes naturelles, trois coups de pinceau d’ombre
pourpre, souples et justes.
J’ôte ma
blouse, j’éteins la lumière. Alors oui je continuerai, je
continuerai… pas à être toréador, ça non, je continuerai… à
toréer.
1 commentaire:
Un bien beau Blog! Félicitations!
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